Il est étonnant de constater comment la plupart des médias français, sinon la totalité ont passé sous silence les résultats d’une enquête journalistique fouillée (rapport) de Seymour Hersh, prix Pulitzer, qui affirme que le sabotage des deux gazoducs (Nord Stream I et II) sont le résultat d’un sabotage mené par des plongeurs de la marine américaine.
Ce silence est d’autant plus étonnant, qu’à l’époque tout le monde affirmait qu’il s’agissait d’un acte perpétré par les Russes, malgré l’absence de preuves etayant ces affirmations et la faiblesse du mobile présumé. Seymour Hersh s’appuyant sur une source (source militaire anonyme) annonce que l’opération a été menée lors d’exercices maritimes de l’OTAN nommés BALTOPS 22, qui ont placé à cette occasion les explosifs et ce, 3 mois avant leur activation. Il est à rappeler que le président Biden, lui-même avait menacé la pérennité des gazoducs, 7 mois avant l’agression menée par la Russie (New York Post). Ces révélations ont bien entendu été démenties et dites comme « pure fiction » de la part de la Maison Blanche.


Il reste que les autorités américaines démentent comme il se doit, ces affirmations. Si les éléments sont troublants, il nous faut rester prudent, cependant il est surprenant qu’en Europe personne ne cherche à vérifier ces affirmations pour le moins gênantes.


En effet, si elles s’avéraient fondées, il s’agirait d’un acte de guerre des États-Unis perpétrés à l’encontre de la Russie, mais aussi de l’Allemagne et indirectement de la France. En effet, les entreprises impliquées dans ce projet sont Gazprom (Russe), Nord Stream AG un consortium composé de Gazprom, BASF (Allemand) , E. On (Allemand), Gasunie (Néerlandais) et GDF Suez (Français)…


Cette affaire, mériterait que l’on s’y intéresse, d’ailleurs les résultats des enquêtes menées par les autorités suédoises qui ont bien confirmé qu’il s’agissait bien d’un sabotage (Le Courrier International). Cependant à ce jour, il n’y a pas d’indications sur les auteurs de ce sabotage, ou ces mêmes autorités ne souhaitent pas communiquer sur les suspicions concernant les auteurs dde ce dernier.


Ce sabotage est un acte de guerre envers plusieurs pays européens, à travers notamment des entreprises impliquées sur les projets Nord Stream, mais aussi par la destruction du moyen d’approvisionnement en énergie de plusieurs pays européen. Si les américains en sont responsables, n’est-ce pas problématique ? Ils aiment jouer les redresseurs de torts et se déclarer comme étant le camp du bien, mais si ce sabotage par leurs soins est avéré qu’est-ce que cela signifie ? Je trouve le manque de réaction et de la presse française notamment et du gouvernement bien inquiétant.
L’Europe vassalisée ne serait-elle donc que le 52me état américain ? Et à l’évidence le 52 ème état mais pas avec les mêmes droits pour les citoyens européens que celui du reste des citoyens de l’Empire… (N’est-ce pas la définition d’une colonie ?)
Juste avant la publication de cet article, en toute cohérence, je suis obligé de parler de nouvelles suspicions concernant l’affaire Nord Stream II. En effet ces derniers jours, de nouvelles révélations sorties dans la presse allemande, tendraient à pointer le doigt sur une opération ukrainienne (Le temps – 8 mars 23). Il est étonnant de voir que les Allemands auraient trouvé des traces d’explosifs sur un bateau suspect, une équipe d’amateurs probablement (Le courrier International)… Bizarrement cette affaire là semble intéresser beaucoup plus les médias… Serait-ce parce que cela détourne les soupçons des Etats-Unis ? Il n’en reste pas moins qu’il s’agit toujours d’un acte de sabotage qui touche non seulement les intérêts russes, mais aussi les intérêts européens, allemands et français inclus.


En conclusion , la façon dont est traitée cette affaire montre que l’Europe comme force politique ou géostratégique n’existe pas ! Mais plus grave, l’ensemble des États Nations qui la composent ne veulent pas se faire respecter et faire valoir leurs intérêts stratégiques. Et cela est d’autant plus vrai pour la France qui pendant longtemps avait une voix singulière non alignée qui lui permettait d’être entendu de tous. Notre alignement sur la géopolitique américaine, que dis-je notre position de laquais semble satisfaire en tout point nos élites politiques dirigeantes qui devraient pourtant avoir les intérêts de la France au premier rang de leurs préoccupations.
 

Emmanuel MAWET