Ce 11 novembre, les communes savoyardes se sont parées de drapeaux tricolores, de tulipes blanches et d’une émotion collective qui a traversé les générations. Deux cérémonies, la première à Mouxy, suivie de celle d’Aix‑les‑Bains, ont rappelé que le sacrifice des soldats de la Grande Guerre continue d’alimenter le sentiment d’appartenance à la République, et à la France, malgré une époque sombre pour beaucoup de français marquée par l’instabilité politique et la haine de soi.
À Mouxy, petite commune de 2 000 âmes, un peu plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées devant le monument aux morts. Par cette journée ensoleillée, sous un ciel bleu, nous faisions face au monument aux morts avec en fond la magnifique vue sur le lac du Bourget.
Une première intervention d’un représentant des anciens combattants, suivie par le discours officiel porté par la Maire. Une belle cérémonie avec en acteurs principaux les enfants de l’école primaire et la chorale de la commune, qui ont rythmé la cérémonie du chant des partisans et bien entendu la marseillaise pour conclure la cérémonie. Une célébration sobre et émouvante notamment lors de l’hommage aux morts pour la France, où la participation importante pour un petit village fait chaud au cœur. Il nous a aussi été rappelé que ces monuments aux morts que nous retrouvons dans nos villages et villes, étaient et sont pour les familles le seul lieu de recueillement, puisque nombre des corps de nos combattants n’ont pu être retrouvés.
Quelques kilomètres plus bas à la suite de cette première cérémonie se déroulait la même commémoration dans la belle ville d’Aix-les-Bains, autour du monument aux morts autour duquel se pressait une foule dense. Le discours officiel était délivré par Marina Ferrari la Ministre des sports et originaire d’Aix-les-bains.
La cérémonie qui a alterné la lecture des différents messages, le dépôt de gerbes, et la décoration de la croix de combattants en opex de Stéphane Jarlit et Fabrice Mombazet s’est déroulée en présence de Renaud Beretti maire et président de la communauté d’agglomération Grand Lac, du sénateur Cédric Vial, du sous-préfet de Savoie, Julien Pailhère ainsi que le chef de corps du 13e bataillon de chasseur alpins, des représentants de la police nationale et municipale, des pompiers et de la gendarmerie, la sécurité civile, les associations patriotiques et d’anciens combattants et le conseil municipal des enfants. Ici, aussi les enfants ont eu une participation active à la cérémonie par la lecture de 2 textes à plusieurs voix, ainsi que par une chanson. Comme à l’accoutumée, l’accompagnement musical était réalisé par l’orchestre d’harmonie d’Aix-les-bains.
Le discours de clôture livré sans note par Renaud Beretti a touché l’assistance par sa sincérité. Il a rappelé l’importance des sacrifices passés, insistant sur la nécessité de transmettre « l’amour de la patrie aux jeunes générations », afin que le sang versé ne soit jamais vain. Son appel à la fierté d’être Français et redonner le sens de cette fierté à nos jeunes et le sens de la patrie, à une époque où de nombreuses voix prennent un malin plaisir à salir ces valeurs. La présence très nombreuse des Aixois, laisse à penser que ce message cher à Renaud Beretti fait mouche.
Les deux cérémonies ont offert un contraste saisissant : la modestie de Mouxy, où le souvenir se vit intimement, et la solennité d’Aix‑les‑Bains, où le souvenir se décline en gestes institutionnels. Elle posent néanmoins la même question : le sacrifice de 1914‑1918 valait‑il la peine lorsqu’on voit la France de 2025 ?
Aujourd’hui, la France fait face à des défis économiques, sociaux et environnementaux qui semblent éloignés des tranchées de la Première Guerre mondiale. Pourtant, le fil conducteur reste la volonté de préserver la liberté et la dignité humaine. Le souvenir des soldats, inscrit dans le marbre des monuments, devient un repère moral : il rappelle que la paix n’est jamais acquise, mais le fruit d’efforts constants, parfois douloureux.
Les discours prononcés à Mouxy et à Aix‑les‑Bains ont tout deux souligné que le devoir de mémoire n’est pas un simple rite, mais une responsabilité collective. En rappelant aux jeunes générations que « le sacrifice des générations précédentes n’a pas été vain », les autorités espèrent que le sentiment d’appartenance à la nation se traduira par un engagement citoyen, que ce soit dans le service militaire, le volontariat ou la participation à la vie démocratique.