L'Imposteur


L'Imposteur

Article
Accueil Un Brin Décalé
 
| Un Brin Décalé | Politique | Présidence Macron  Vu 49877 fois
Article N°28800

L'Imposteur

Dans cet article je vous présente ma vision personnelle du bilan d'Emmanuel Macron au bout 8 années de mandat. Cette analyse que je vous partage et l'appuyant d'éléments factuels, ne reste que mon analyse, certains d'entre-vous me trouveront peut-être sévère, voir injuste et d'autres probablement trouveront que cette dernière n'est pas assez sévère. Je ne suis ni le premier, ni ne serais le dernier à écrire sur ce bilan, qui ne pourra que faire couler de plus en plus d'encre.
Cependant face à notre situation économique et géopolitique, il me semble qu'en tant que citoyens, il nous faut nous réveiller, faire l'effort de comprendre les enjeux qui nous attendent, cesser le déni et mettre lors des prochaines élections, la bonne équipe. Et on ne peut espérer qu'en mettant toujours les mêmes au pouvoir, ceux-là même qui nous ont amené dans le mur, avoir un résultat différent. En effet le croire, est folie.

#Redressement #Politique

A deux ans des prochaines élections, un bilan sévère de la présidence Macron se dessine. Son action d’ailleurs n’a pas démarré à son élection et il sera intéressant de faire un court focus sur son rôle tout aussi trouble pendant ses fonctions de conseiller à la présidence, puis en tant que ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique (26/08/2014 au 30/08/2016).
Afin de mieux comprendre le bilan, il faut aussi s’arrêter sur sa conquête du pouvoir, en effet une analyse sérieuse de ce qui s’est passé en 2017 démontre que le système technocratique antinational a trouvé son représentant en la personne de ce haut fonctionnaire pas particulièrement brillant, mais qui avait une forte capacité de séduction parmi les barons de l’establishment d’un certain âge (« Le Traître et le Néant » G. Davet & F. Lhomme – édition Fayard- ). Il est en effet étonnant, qu’une personne sans connaissance du monde politique et sans attache forte ait pu réussir seul ce tour de force. Il fallait donc qu’il soit le candidat d’un groupe non élu de « petits hommes gris » comme les appelle un certain animateur télé d’un groupe honni.

Quelques éléments précurseurs

Si nous nous attachons à la période qui entoure son élection 2017 et les années précédentes et probablement quelques éléments de son passé, quels sont les quelques faits clés qu’il me semble pertinent de retenir ?
  • Son adolescence marquée notamment par la relation entre un garçon d’un âge de 15 ans (selon plusieurs articles, dont le Reuters May 8, 2017 ) et une femme de 39 ans en position d’autorité. Cette histoire jette un trouble, qui aurait été beaucoup plus violent si les sexes des deux protagonistes avaient été inversé.
  • Son échec à intégrer hypokhâgne blessure intime qui reste une faille narcissique béante (L’Opinion – 16 août 2021)
  • Son passage à la banque Rothschild, où le Mozart de la finance (c’est ainsi qu’il était décrit) n’a pas réussi à accumuler un quelconque patrimoine si l’on en croit sa déclaration de transparence. Ici deux hypothèses s’opposent, soit il était mauvais et n’a pas gagné d’argent, soit le patrimoine accumulé fructifie sous d’autres cieux et cela tombe donc sous le coup de la Loi.
  • Sa participation au programme Young Leader (promotion 2012) de la fondation Franco-Amércaine qui est l’organe de « soft power » américain qui leur permet d’identifier et de modeler les futures élites (scientifiques, entrepreneurs, militaires, journalistes ou haut-fonctionnaires et aussi des politiques…) qui seront leurs ambassadeurs ou oserais-je dire leurs agents dans leurs futures carrières.
  • L’affaire Fillon, qui laisse planer le doute sur l’instrumentalisation de la justice afin de maintenir le statu quo du système ?
  • L’affaire Qwant qui impliquerait Cédric O et la Caisse des Dépôts (Effisyn SDS – QWANT, un nouveau scandale financier pour la Macronie ? – Avril 2022) devrait aussi soulever la curiosité des journalistes, mais malgré des éléments qui mériteraient une investigation poussée nul n’a poursuivi cette enquête avec ses implications dans le financement « occulte » de la campagne présidentielle de 2017 (Entretien Avec Marc Lango – Effisyn SDS – avril 2022).
  • Le dernier point que je souhaite apporter dans cette partie liminaire, c’est bien entendu le rôle d’Emmanuel Macron dans l’Affaire Alstom et sa vente à GE (entreprise américaine) avec des garanties de protection et sauvegardes bidon qui ne seront jamais légalement exécutées. Bien que l’affaire soit passée au PNF (Parquet National Financier), depuis peu ou pas de nouvelles (Marianne – Ça chauffe pour Macron : l’enquête sur l’affaire Alstom-General Electric passe au PNF)
Rien que ces premiers éléments interrogent tout d’abord sur la capacité réelle de monsieur Macron à occuper le poste pour lequel finalement, grâce à un appui médiatique complet, il a été élu. On peut aussi s’interroger sur sa construction morale et son appétence réelle pour une mission qui normalement oblige à s’intéresser au bien commun, celui de la Nation française.
Avant de passer l’évaluation de son bilan lié à ses actions pendant le premier quinquennat et ce deuxième qui est un long calvaire pour la plupart des français, il faut rappeler que s’il a pu arriver là où il est, et abîmer la France au point où il l’a amenée, c’est bien entendu du fait des actions complices des indéboulonnables conseillers de l’ombre Messieurs, Alain Minc, Jacques Attali pour ne citer que les plus célèbres, mais aussi par la participation d’une caste politique et de hauts-fonctionnaires avide de son petit pouvoir et des avantages que procure le mélange des genres entre affairisme et plus hautes fonctions de l’état. Nous reviendront sur quelques exemples criants qui par leur indécence ne peuvent que nous rappeler le comportement de l’aristocratie à l’aube de la révolution française. Si l’histoire ne se répète pas, il n’est pas exclu qu’elle bégaie !

Les mandats présidentiels

Nous avons pu observer ces dernières décennies que nos institutions n’avaient pas eu à leur tête des hommes d’État. Chaque élection qui passe, on se dit cela ne pourra être pire que la précédente et pourtant nos élites se font un malin plaisir à nous offrir un résultat qui dépasse nos prévisions les plus pessimistes. Et je dois dire qu’avec Emmanuel Macron on atteint des profondeurs jamais atteintes. Je vais m’attacher à prendre quelques exemples qui même s’ils ne sont pas exhaustifs, seront je pense suffisamment emblématiques pour vous interpeller et prendre conscience de la situation dans laquelle nous sommes, et de notre responsabilité en tant que citoyen. En effet, il est de notre devoir de conserver un esprit critique sur les options politiques qui nous sont présentées, car nos choix ont des impacts sur nos vies.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à rappeler ce qui pour moi est le rôle d’un chef de l’état élu, vous ne partagerez peut-être pas ma définition, mais elle vous permettra de comprendre mon analyse à partir de ces présupposés.

Mes attentes vis-à-vis du chef de l’état français 
  • Il est élu par le suffrage universel pour représenter d’abord et avant tout les intérêts des citoyens français et donc de la Nation française.
  • Il est le représentant de la souveraineté populaire et se doit de défendre la souveraineté nationale sur l’industrie, l’alimentation, la santé, la défense et notre diplomatie.
  • Le président est le chef des armées et de par cette fonction il est responsable de maintenir les capacités de défense de la nation face aux dangers extérieurs et intérieurs.
  • Il doit s’assurer que les missions régaliennes et notamment le droit à la sécurité de nos concitoyens soit garanti
  • Par sa vision stratégique et géopolitique, il se doit de prendre les décisions qui permettent à l’économie de prospérer pour le bénéfice des citoyens français et de tous ceux qui contribuent à l’économie française.
  • Il doit s’assurer de la bonne gestion budgétaire de la France et surtout de permettre aux forces vives de la Nation d’exprimer tout son talent sans devoir assumer le poids excessif d’une fonction publique non productive et de gabegie d’une classe dirigeante qui lorsqu’elle choisit l’administration ou la vie politique se devrait de se mettre au service de ces concitoyens avec l’objectif du bien commun.
  • Maintenir une économie forte et raisonnablement redistributive, il doit s’assurer que le niveau de connaissance et d’éducation du pays répondent aux besoins de celui-ci.


Les attentes déçues

Force est de constater que ce président plus que tous les autres réunis a déçu. S’il ne veut le voir, les derniers sondages démontrent cependant un rejet massif, tout comme l’audimat d’une de ses dernières prestations sur le service audiovisuel public (TVMAG Le Figaro – Audiences : Emmanuel Macron au plus bas sur France 2, pire score de l’histoire pour une interview présidentielle – 11 juin 2025) …
Je vais donc vous lister les points qui me paraissent le plus emblématiques, je ne suis pas sûr d’arriver à les classer par ordre d’importance, et surtout il n’y a aucune prétention à l’exhaustivité.
  • L’économie, le champ supposé de son expertise, quel bilan ? La vente à la découpe de fleurons français, ou la présentation de levées de fonds comme un succès pour notre souveraineté industrielle, j’ai un peu de mal…
    • Vente de la branche turbine d’Alstom à GE avec perte de souveraineté sur le nucléaire civil et militaire. Le rachat récent de celle-ci ne change pas grand-chose pour les exportations nous dépendront toujours du bon vouloir américain, compte tenu que des éléments spécifiques à GE logiciel et autres ont été ajouté sans transfert de propriété intellectuelle. (Le Figaro – Quand un cdre d’EDF brise le silence sur le dossier Arabelle – 28 mars 2024Le Monde – 31 mai 2024). On en peut pas dire que cette opération ait vraiment servit les intérêts industriels et stratégiques français, encore une belle performance du génie de la finance et de la réindustrialisation...
    • Souveraineté numérique, le tout gafam est une catastrophe dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences. Citons le Health Data Hub, nos données de santé hébergées chez Microsoft, les données des PGE (Prêt Garantis par l’Etat) mis en place lors du Covid sont sur Amazon et avec elles les informations financières de toutes les entreprises qui ont fait appel à ce mécanisme, le choix par le gouvernement de Hootsuite, société canadienne sous droit américain, pour surveiller les réseaux sociaux au détriment de la société française Visibrain qui le fait très bien (Le Parisien – Aurélie Lebelle 18 juin 2025). Les partisans du « j’ai rien à cacher » sont priés de réfléchir aux conséquences de voir ces informations utilisées contre leurs intérêts ou ceux de la France.
    • Notre souveraineté alimentaire mise en danger par des normes et décisions qui concrètement font mourir nombres de petites exploitations agricoles ou les petites exploitations marins-pêcheurs, et ce pour le bénéfice de grands groupes industriels promoteurs d’une alimentation artificielle et hyper transformée sous le prétexte de protection de l’environnement en mettant en avant des arguments plus idéologiques que scientifiques (ex : viandes synthétiques, insectes, fermes citadines (hydroponiques), etc…)
    • Notre souveraineté énergétique avec la mise à mal de notre filiale du nucléaire pour plaire à des intérêts électoraux (écologistes) et faire plaisir aux Allemands, tout cela pour imposer des ENR (Énergies Renouvelables) non pilotables de façon dogmatique dont les éoliennes peu efficaces et meurtrières pour la biodiversité qui ravagent nos paysages (Les Rendez-vous de l’Actu – Grand entretien avec Fabien Bouglé – 23 juillet 2023) qui vont imposer une augmentation des prix de l’électricité pesant ainsi sur les ménages et sur nos entreprises déjà fragilisées.
  • Ne parlons pas de la dette française qui explose et qui nous entraîne de moins en moins lentement vers le précipice et un passage humiliant sous tutelle du FMI (Journal de l’économie – 13 juin 2025), mais peut-être est-ce ce qui est souhaité ? Incapacité à réformer l’état et les collectivités, à réduire le nombre de normes qui imposent l’explosion de besoin de contrôle, activité non productive de valeur, etc…
  • Le régalien, une défaillance à tous les niveaux, accélérée par le « en même temps », expression qui est devenue insupportable pour de nombreux français qui sont les victimes d’une violence devenue incontrôlable et ayant des sources multiples notamment une immigration incontrôlée qui n’est plus vue comme une source de richesse, bien au contraire. Il serait intéressant de voir le coût de cette charge migratoire sur nos infrastructures publiques et/ou privées (logement, réseaux de communication, hôpitaux, écoles, etc…)
  • L’éducation et la culture française, quand on commence son quinquennat en affirmant qu’il n’y a pas de culture française, comment voulez-vous susciter un sentiment d’appartenance à une communauté nationale et donner envie aux populations qui rejoignent la France de chérir sa culture. Lorsque l’Éducation Nationale fait de l’égalitarisme un totem absolu qui amène à niveler par le bas l’enseignement donné. Pardon, je ne devrais même plus parler d’enseignement ou d’instruction, c’est sans doute la France rance qui parle. Parlons de coconstruction puisque les professeurs ne sont désormais que des animateurs qui vont aider les élèves à construire leurs savoirs, en évitant scrupuleusement les sujets qui fâchent et en instillant le doute sur des sujets qui étaient naturels. J’ai bon ?
  • Parlons aussi de l’entre soi, de l’affairisme entre ami, voire de la corruption au plus haut niveau de l’état, comme ces quelques affaires : l’affaire Ferrand (Le Monde – 31 mai 2027 et mise à jour 21 mars 2018Le Figaro 19 février 2025) où le mis en cause non condamné pour prescription s’est vu offrir une place au conseil constitutionnel, l’affaire Kholer pour prise illégale d’intérêt et son refus de se présenter à une commission d’enquête parlementaire (Mediapart 20 décembre 2024). Ce ne sont pas les seules et elles abîment profondément l’état et jettent le doute sur sa probité auprès de l’ensemble des français. Cela n’est pas sans rappeler les aristocrates avant la révolution françaises qui n’avaient que faire du peuple, ce qui comptait, c’était leur bien-être. Rien n’a changé, la France s’enfonce dans une crise financière et les élites d’aujourd’hui pas plus que celle d’hier n’en ont cure, ce sont les français qui seront sanctionnés pas eux.
  • Mon avant-dernier point, sera la destruction de la voix diplomatique unique et différente que présentait la France. Pourquoi avoir un corps diplomatique que le monde entier nous enviait pour assurer ces missions qui exigent de la finesse, du doigté, une immense culture et de la hauteur de vue ? Autant le supprimer, ça permettra au président de caser ses copains, c’est quand même pas compliqué de cirer des bottes et de serrer des louches, de tutoyer tout le monde et de taper sur l’épaule des puissants?. Si d’aventure quelqu’un a expliqué à Emmanuel Macron qu’il fallait parfois savoir accepter le rapport de force lorsqu’il est nécessaire (avec l’Algérie par exemple), analyser tout d’abord les intérêts de notre Nation et agir en conséquence, que nous n’avons pas d’amis en géopolitique mais des convergences d’intérêts ce simple conseil de bon sens ne semble pas avoir percolé chez notre Président.
  • Le dernier, je ne pouvais pas ne pas l'évoquer, cette décision désastreuse de dissoudre l'Assemblée Nationale, suite à la claque que son camp a subit aux élections européennes, nous démontre son absence de sens politique, et entraine le pays dans une phase dont on a du mal à en voir quelle sera l'issue, compte tenu des défis qui nous attendent. L'ingouvernabilité faute de majorité claire, obligeant à des montages barroques qui nous immobilisent, alors que le temps presse et qu'il n'est pas temps à l'inaction. Même si chacun des partis politiques porte aussi une part de responsabilité dans cette situation qui vire au tragi-comique, le premier responsable de la situation est bien celui qui a pris la décision de dissoudre, provoquant même l'incomréhension de son camp...
Il y aurait bien d’autres sujets qui tendent tous vers la même direction, celle d’une destruction de la nation française, par le sabotage de son industrie et le privilège donné aux entreprises étrangères sur nos entrepreneurs qui sont pourtant vaillants et prennent des risques dans une société sclérosée par l’assistanat. Je pourrais vous parler de la volonté de ce personnage de faire passer l’Europe, entité brumeuse, technocratique et corrompue (voir les différentes affaires concernant des membres de la commission ou des députés) avant es intérêts de la France. Non l’échelle européenne n’est pas l’alpha et l’oméga du succès économique, des pays plus petits que nous, et en superficie et en population arrivent à conserver leur autonomie stratégique et une croissance économique forte.
La France a encore de merveilleux atouts, notamment ses territoires d’outre-mer, avec qui, il serait possible de créer une dynamique de croissance, si on arrêtait d’avoir une politique jacobine coupée des réalités du terrain, ce ne sont pas des charges pour la France mais des atouts si on se donne la peine de travailler avec eux dans un vrai partenariat. Ce n’est pas le seul, il reste encore de nombreux entrepreneurs, qui ont moins besoin de subventions que de commandes d’état sérieuses, le retour de vrais clients étant indispensables à la maturation des solutions ou produits proposés. Comment attaquer les marchés publics étrangers si votre état, vos administrations ne commandent pas vos produits ou services mais font prospérer les entreprises étrangères?
Notre pays fait face à de nombreuses crises, qui le font flirter avec le bord de l’abîme, crise sécuritaire, sociale, budgétaire, économique, mais aussi identitaire. Il lui faut un projet, une vision qui permette à une majorité de nos citoyens français d’y adhérer et pour cela il faut des hommes pour l’incarner et le mettre en exécution. Cela nécessite du courage et une volonté d’agir pour le bien commun.
Nous avons déjà perdu 8 ans avec ce président. Peut-on se permettre de perdre encore 2 ans pour se mettre au travail, et quelle confiance accorder, à ceux-là même qui nous ont amenés dans le mur.

Emmanuel MAWET

  • 0
    • j'aime
    • Qui aime ça ? »
  • 0
    • je n'aime pas
    • Qui n'aime pas ça ? »
  •  
 

Réagissez, commentez !

  • Aucun commentaire pour l'instant
rechercher un article, une vidéo...